|
|
||
|
RELATION DE LA. MORT DB MM. DE GUISE. 45-»
haut, qu'il touche deja, ce lui semble, du bout du doigt la souveraine autorité, se voyant fortifié par l'accord précédent de la charge de lieutenant général pour Sa Majesté aux camps et armées de France, et de maître des Etats ; ayant par ses menées disposé lès affections de la plus grande partie de cette compagnie, composée de ses conjurés, à s'unir à soi, et à suivre étroitement les siennes.
a Mais ce qui lui donnoit plus d'assurance à la pour-
. suite de ses desseins, ce fut l'opinion qu'il conçut de cette grande (bien que dissimulée) insensibilité de Sa Majesté contre les violences : qui paroissoit telle, que méme elle avoit trouvé place dans la créance d'une grande partie de ses plus passionnés et meilleurs serviteurs , qui Ie tenoient entierement perdu et eux enveloppés; comme ils étoient aussi tous résolus, plutôt que de faillir, de se perdre et de s'envelopper à la ruine de leur maitre et de leur roy. Bref, il se laissa tellement piper à cette opinion, qu'il se mocquoit et faisoit li-tierre de tous les avis à ce qu'il eût à se donner de garde des entreprises de Sa Majesté ; de telle sorte qu'il souloit dire qu'il étoit trop poltron, comme il le dit un jour à la princesse de Lorraine , maintenant grande-* duchesse C1), et presque de méme à la Reine, qui l'entendit , et l'exhorta d'y prendre garde, disant : « Ma-« dame, il n'oseroit. » A laquelle toutefois ces mouvemens ne déplaisoient pas, d'autant qu'ils étoient entrepris pour la grandeur de la maison dont elle étoit
v issuë.
« Sur jces entrefaites, la Reine mere reconnoit mani-
(■) Grande-duchesse : Christine de Lorraine.
|
||
|
|
||
|
Digitized by
|
||
|
|
||